Lasers au-dessus de l’Écosse : un incident assumé
Royal Air Force (RAF) Panavia Tornado GR4 ZA607 EB-X - Wikimédia Common
Pour la deuxième fois cette année, le Yantar est entré dans la zone économique exclusive britannique au nord de l’Écosse. En réaction, une frégate de la Royal Navy et des avions de patrouille P-8 Poseidon, rejoints par des chasseurs Typhoon, sont envoyés pour suivre le navire, comme le confirment Londres et plusieurs suivis de vol publics analysés par le journal The Insider. Les équipages rapportent alors avoir été « illuminés » par des lasers émanant du bâtiment russe, des dazzlers plus sophistiqués qu’un simple pointeur.
Dans son discours officiel, John Healey parle d’une action « profondément dangereuse » et rappelle qu’il s’agit du deuxième déploiement du Yantar en un an dans les eaux britanniques. Puis il lâche cette phrase qui tranche avec le ton habituel de la diplomatie britannique : « Nous vous voyons. Nous savons ce que vous faites. Et si le Yantar descend plus au sud cette semaine, nous sommes prêts. » Ce message publié sur le site du gouvernement britannique est un avertissement majeur : nous ne sommes plus dans l’allusion, mais dans la menace explicite adressée à un navire nommé, identifié et déjà fiché comme un danger pour les infrastructures sous-marines.
Dans son discours officiel, John Healey parle d’une action « profondément dangereuse » et rappelle qu’il s’agit du deuxième déploiement du Yantar en un an dans les eaux britanniques. Puis il lâche cette phrase qui tranche avec le ton habituel de la diplomatie britannique : « Nous vous voyons. Nous savons ce que vous faites. Et si le Yantar descend plus au sud cette semaine, nous sommes prêts. » Ce message publié sur le site du gouvernement britannique est un avertissement majeur : nous ne sommes plus dans l’allusion, mais dans la menace explicite adressée à un navire nommé, identifié et déjà fiché comme un danger pour les infrastructures sous-marines.
Un navire-espion au cœur de la guerre des infrastructures
Le Yantar n’est pas un simple navire « de recherche océanographique ». C’est l’un des outils phares du GUGI (Glavnoye upravlenie glubokovodnikh issledovanii), la direction des recherches en eaux profondes du ministère russe de la Défense. Construit pour la Marine russe et rattaché à la Flotte du Nord, il emporte des engins sous-marins autonomes capables d’opérer jusqu’à plusieurs milliers de mètres de profondeur, pour cartographier, écouter, voire préparer des opérations de sabotage sur les câbles de communication mondiaux.
Depuis des années, on le retrouve sur les mêmes zones que les grandes artères numériques de l’Occident : au-dessus de câbles transatlantiques, près des infrastructures de Microsoft et Google en mer d’Irlande, au voisinage du site de naufrage du cargo Ursa Major en Méditerranée.
Depuis des années, on le retrouve sur les mêmes zones que les grandes artères numériques de l’Occident : au-dessus de câbles transatlantiques, près des infrastructures de Microsoft et Google en mer d’Irlande, au voisinage du site de naufrage du cargo Ursa Major en Méditerranée.
Jusqu’où peut-on laisser la Russie provoquer les forces de l’OTAN ?
Le rapport récent du Defence Committee de la Chambre des communes souligne la forte dépendance du Royaume-Uni vis-à-vis des moyens militaires américains et appelle à un renforcement des capacités nationales. Londres négocie également avec l’Union européenne pour permettre à l’industrie britannique de participer au programme de prêts à la défense SAFE (150 milliards d’euros). John Healey présente ces mesures comme une réponse à une « nouvelle ère de hard power ».
Conçu pour les opérations en grande profondeur, le Yantar représente une menace que Londres et l’OTAN associent directement aux câbles sous-marins et aux interconnexions énergétiques. Son passage au nord de l’Écosse intervient après d’autres déploiements signalés, proches de routes de câbles en Atlantique et en Méditerranée. En rendant public l’incident des lasers et en nommant directement le navire, le Royaume-Uni indique à la Russie que leurs actes ne resteront pas sans conséquences.
Conçu pour les opérations en grande profondeur, le Yantar représente une menace que Londres et l’OTAN associent directement aux câbles sous-marins et aux interconnexions énergétiques. Son passage au nord de l’Écosse intervient après d’autres déploiements signalés, proches de routes de câbles en Atlantique et en Méditerranée. En rendant public l’incident des lasers et en nommant directement le navire, le Royaume-Uni indique à la Russie que leurs actes ne resteront pas sans conséquences.

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